Chaque année des millions de personnes voyagent en pays tropical. Les uns partent en voyage avec l’insouciance des habitués à qui il n’est rien arrivé de fâcheux, les autres sont anxieux de tous les dangers dont on les menace.
Le covid-19 affecte durement le tourisme et les voyages
Mais en termes de santé publique c’est l’arbre qui cache la forêt. D’un autre côté, l’utilisation à large échelle d’équipements de protection individuelle, comme les masques, les visières, les blouses jetables et les gants nous protège de beaucoup de microbes. Pas seulement du coronavirus.
En réalité, ces voyages ne présentent plus les mêmes risques qu’il y a un demi-siècle mais des précautions élémentaires restent indispensables pour qu’aucune maladie grave ne vienne ternir le séjour. L’agence de voyage, ou le consulat représentant le pays visité indiqueront les vaccins obligatoires, ou recommandés, et fourniront des renseignements sur les risques spécifiques au parcours envisagé.
Les vaccinations
Les vaccinations contre le tétanos, la poliomyélite et la diphtérie doivent être à jour.
Quel que soit le pays de destination, une vaccination préventive contre la fièvre typhoïde peut être utile, même si elle n’est pas obligatoire. Elle se pratique désormais en une seule injection et confère une immunité pendant un an.
La vaccination contre le choléra est reconnue peu efficace, mais reste obligatoire dans certains pays, notamment en cas d’épidémie latente ou déclarée. La vaccination anti-variolique n’est plus exigée pour aucun pays.
La vaccination contre l’hépatite B est fortement recommandée pour tous les pays du tiers-monde. Des épidémies de méningite imposent parfois une protection contre cette maladie. Les jeunes enfants seront aussi protégés contre la rougeole.
La principale vaccination reste celle contre la fièvre jaune. Cette maladie virale mortelle est encore répandue dans toute la zone inter-tropicale d’Afrique et d’Amérique du Sud. Elle doit être effectuée dans un centre agréé indiqué par le médecin traitant qui ne peut la pratiquer lui-même. Une seule injection suffit : l’immunité qui est acquise dix jours après reste efficace pendant dix ans.
Prévention du paludisme
Le paludisme est la fièvre tropicale la plus fréquente. Pendant très longtemps, la chloroquine, ou la Nivaquine a représenté le médicament préventif idéal par son efficacité et son prix bas. Malheureusement, de nombreux cas de résistance sont apparus dans certains pays et la situation évolue régulièrement. Il est donc préférable de se renseigner auprès de son médecin ou d’un service hospitalier de maladies tropicales.
Dans tous les cas, la prévention du paludisme doit commencer le jour du départ, se poursuivre pendant tout le séjour et les deux mois qui suivent le retour. Tout arrêt prématuré risque d’entraîner une crise de paludisme.
Les moustiquaires, les répellents anti-moustiques, l’usage d’insecticides dans une pièce close par des grillages fins restent des précautions efficaces.
Eau et alimentation
En ville, peu de précautions sont nécessaires. Il faut toutefois éviter la consommation de fruits ou de légumes crus, non pelés, achetés sur le marché local. L’eau du robinet est parfois potable dans certaines villes.
En brousse, il vaut mieux se méfier davantage et ne consommer que de l’eau ou des boissons en bouteille hermétique. Attention aux glaçons fabriqués avec une eau d’origine imprécise, et éviter absolument l’eau des puits ! Les fruits et légumes seront consommés pelés ou cuits.
Pour les bébés, l’usage des petits pots est justifié pendant le séjour. Dès les premiers signes d’une diarrhée, il faut boire abondamment des boissons sucrées et prendre un antiseptique intestinal.
Coup de chaleur
Les coups de chaleur et les insolations guettent le voyageur imprudent. Des vêtements amples en coton, un chapeau, des lunettes solaires filtrantes, une crème protectrice cutanée limitent les risques d’incident. Des boissons abondantes, surtout pour les enfants, complètent les précautions. La moindre érosion cutanée, plaie ou grattage, doit être soigneusement désinfectée car le climat tropical favorise la macération et l’apparition d’une plaie ulcéreuse en cas de négligence.
Maladies sexuellement transmissibles
Pour beaucoup, le voyage reste l’occasion de rencontres humaines et parfois d’aventures sexuelles. Le risque de contracter les MST classiques est très grand. Il faut aujourd’hui craindre le SIDA qui touche dans le tiers-monde hommes et femmes à égalité et en nombre croissant. Le port du préservatif est fortement conseillé en toutes circonstances.
Attention aussi, en cas de nécessité, aux injections pratiquées par les infirmiers locaux : mieux vaut acheter ses propres seringues et exiger leur utilisation exclusive. C’est le moyen le plus sûr d’éviter un SIDA transmis par une aiguille ou une seringue mal stérilisées.
Quelques conseils supplémentaires
- Le voyageur doit connaître les coutumes et usages locaux, ne pas provoquer inutilement. Des agressions et même des viols n’ont d’autre origine qu’une attitude ressentie comme provocatrice.
- Ne jamais marcher sans chaussures mais penser à les retourner avant de les enfiler le matin.
- Ne jamais se baigner dans une rivière ou un marigot, même si l’eau paraît limpide.
- Inutile d’étaler sa richesse, même relative. L’argent, les bijoux, etc. sont trop tentants pour ceux qui n’ont rien pour vivre et manquent de tout.
- Respecter ses hôtes : ils n’ont pas choisi de naître pauvres dans un pays pauvre, mais ils ont une richesse culturelle et humaine qu’ils ne demandent qu’à partager avec ceux qui ont l’esprit ouvert.